Après l’engagement du pays, en octobre 2023, au processus de notation des dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes à destruction massive du GAFIMOAN, les experts évaluateurs, de ce groupe financier, ont commencé, le dimanche 18 février passé, le processus d’évaluation mutuelle de la République de Djibouti, dont les travaux vont se poursuivre jusqu’au 7 mars prochain.
Lancement officiel du processus d’évaluation mutuelle de la République de Djibouti
Il est à noter que dans le cadre des 19 jours de ce processus d’évaluation les autorités djiboutiennes fourniront aux experts du GAFIMOAN l’ensemble des informations prouvant l’efficacité de notre système financier dans les onze domaines couverts par la méthodologie du GAFI dont ceux axés dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes à destruction massive.
Dans une importante allocution prononcée au cours de la cérémonie de lancement de cet événement, le gouverneur de la banque centrale de Djibouti. M. Ahmed Osman Ali a mis l’accent sur l’importance de ce processus pour notre pays. « La République de Djibouti traverse aujourd’hui un tournant majeur dans sa transformation en économie émergente et prospère, dans un contexte régional et mondial difficile et de plus en plus marqué par des incertitudes » a-t-il indiqué avant de préciser que la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), sont placés a-t-il dit « au cœur des préoccupations nationales afin de préserver l’intégrité et la stabilité du système économique et financier du pays ».
Évoquant dans la foulée les nombreux instruments juridiques mis en place sur ces sujets, M. Ahmed Osman Ali a bien précisé que Djibouti est doté aujourd’hui d’un dispositif institutionnel comprenant plusieurs instances.
En ce qui concerne l’examen actuel, il revêt d’une importance cruciale pour le gouverneur de la Banque Centrale de Djibouti,
M. Ahmed Osman Ali notamment dans la réputation de l’avenir du secteur financier de Djibouti.
Le procureur général de la république également coordinateur national de l’évaluation mutuelle de Djibouti, Djama Souleiman Ali qui l’a suivi, a pour sa part, indiqué que le processus d’évaluation mutuelle « permet de mesurer la conformité technique des mécanismes nationaux au regard de ces 40 recommandations et de leurs niveaux d’efficacité ».
Les premières conclusions des rapports de conformité technique dans la note de cadrage reçues permettront selon lui à l’équipe d’évaluation mutuelle d’identifier les domaines prioritaires qui devront faire l’objet d’une attention particulière. Evoquant l’implication de TOUS les intervenants des secteurs gouvernementaux, institutionnels, privés et associatifs effectuant des transactions monétaires, le coordinateur national du processus d’évaluation mutuelle, Djama Souleiman Ali a indiqué que « la mission d’évaluation produira un Rapport d’Évaluation Mutuel (REM), qui rassemblera une série d’observations et de recommandations relatives à cette mise en conformité du cadre légal et opérationnel dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en République de Djibouti, au regard des
40 recommandations du GAFI ». Le ministre de l’intérieur, M. Saïd Nouh Hassan qui a également évoqué dans son interventions les instruments juridiques mis en place par la république de Djibouti dans ces fléaux a abordé les lacunes et les imprécisions relevées qui selon lui « feront l’objet de corrections notamment à travers les 5 projets de textes de loi qui seront bientôt adoptés».
« Quant au cadre de supervision et de contrôle des organismes à but non lucratif, il sera considérablement renforcé à travers l’adoption prochaine du projet de loi relatif aux organisations de la société civile qui vise à mieux prévenir et maîtriser les risques liés à leur utilisation à des fins de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme » a-t-il annoncé et d’indiquer pour conclure que « les missions de l’autorité de supervision et de contrôle, en l’occurrence, le Ministère de l’Intérieur, ont été clairement définies et précisées ».
Le chef de la mission des évaluateurs, Chakib Adib et son adjoint, Lotfi Hachicha qui se sont succédé au micro, ont tour à tour évoquer le programme d’évaluation que les experts du GAFIMOAN réaliseront au cours de leurs séjours sous nos cieux.